Motifs de consultation et spécialités cliniques
Contrairement à une conception erronée, recourir à un psy ne signifie pas que « je suis fou/folle ».
Ce qu’on appelle communément « folie » provient du champ médical psychiatrique, et désigne, avec une terminologie qui n’a plus cours (folie) des troubles dont nous savons de nos jours que la plupart possèdent une origine organique.
La peur d’être fou/folle ou de le devenir n’est donc bien souvent que l’expression d’une anxiété importante.
D’autre part, si pour des raisons historiques, la folie renvoie au sentiment de honte et d’exclusion, il est important de toujours se rappeler que la souffrance psychique est le lot de tout être humain, et n’est pas anormale en soi.

Motifs de consultation
Addictions
« La solution addictive devient une solution somato-psychique au stress mental »
L’addiction est un processus caractérisé par la perte de contrôle, la perte de maitrise : vis-à-vis d’une consommation de produit (alcool, médicaments, cannabis, cocaïne…), d’un comportement (jeux d’argent et de hasard, écrans, sexualité, achats compulsifs, troubles du comportement alimentaire, travail, sport, kleptomanie…), ou encore d’une situation (relation affective, amoureuse, situation d’emprise…).
La personne souffrant d’addiction ne parvient plus à diminuer ou à arrêter sa consommation ou son comportement, même si elle a pris conscience des conséquences négatives qui en découlent, et qu’elle en ressent bien souvent culpabilité et mal être.
Les conséquences peuvent être sociales, psychologiques, relationnelles, professionnelles, de santé…
La dépendance se situe à plusieurs niveaux, elle peut ou non être physique, mais elle est toujours comportementale et psychologique. Dans l’addiction, la personne ne cherche pas à « se faire du mal » : la conduite addictive est à comprendre comme une tentative auto thérapeutique de suppression ou de régulation de la douleur ou de la tension psychique, elle doit être appréhendée du point de vue de sa fonction dans l’équilibre de la personne.
Les facteurs qui interviennent dans la genèse d’une addiction sont multiples, complexes, et étroitement intriqués. Chaque personne à un rapport très personnel et intime à son objet d’addiction, et des motifs qui lui sont propres. La frontière peut être ténue entre une conduite abusive ou nocive et une dépendance.
Il est donc complexe, mais essentiel, de pouvoir se situer soi-même dans ce parcours, ce processus de dépendance, et de comprendre le rôle de la conduite addictive dans son équilibre personnel, afin de mettre en place les conditions du changement.
La consultation peut également concerner l’entourage (conjoint, parents, enfants…), lorsque celui ci ne sait pas ou plus comment aider son proche aux prises avec une addiction, et souffre de la situation de façon collatérale.
Adolescence en crise
« Si tout se prépare dans l’enfance, tout se noue au cours de la période de latence et se joue à l’adolescence »
L’adolescence est une période de la vie marquée par des changements importants, à commencer par les bouleversement de la transformation du corps, la puberté, et les remaniements identitaires qui l’accompagne, le pubertaire.
L’enjeu est le passage de l’enfance à une identité adulte. L’adolescence est un temps de crise du fait de l’intensité de ce qui se joue lors de ce passage, de cette traversée.
C’est un temps potentiellement marqué par des incompréhensions dans la communication, avec des conduites de refus et d’opposition ou au contraire de repli et d’inhibition… Un temps où le jeune pourra également passer par l’acte et certaines prises de risques comme autant de « rituels de passage » afin de s’affirmer, se connaitre, s’intégrer…
Mais si ces « rituels » perdurent et prennent parfois l’allure de conduites ordaliques (drogues, sexualité dangereuse, violences, vandalisme, fugue, décrochage scolaires etc…), ils ne traduisent plus seulement une étape structurante pour dépasser un état de crise et peuvent exprimer des difficultés plus profondes.
Il est essentiel de réagir lorsque l’adolescent va mal et manifeste une souffrance via son comportement, l’environnement et les parents en premier lieu étant au fond mis à l’épreuve par le jeune de façon déterminante dans leur capacité à résister.
Surmonter les blocages, retrouver la liberté de choisir et d’agir
« L’inconscient ne connait pas la temps »
Conditionnés par notre histoire mêlant éducation, environnement socio-culturel, et expériences précoces ou plus tardives, nous ne sommes pas aussi libres que nous pouvons le croire pour penser et agir.
Nos conditionnements déterminent nos choix, qui forment les uns après les autres notre destin. Nous pouvons nous engluer dans des situations complexes de plus en plus lourdes à gérer dont nous devenons prisonniers. Parfois on observe la répétition de situations de vie similaires au niveaux professionnels, amoureux… répétitions malheureuses voir dramatiques, c’est la compulsion de répétition.
La thérapie repousse les limitations de la pensée, réinterroge ce qui semblait évident ou « normal », et acquis, réintroduit une autonomie et une liberté de penser et donc de se réinventer en tant qu’acteur de sa vie, et en cela, rend plus libre et plus heureux.
Dépression, épuisement, burn-out
« Très souvent, ce qui nourrit le plus notre esprit, c’est ce qui nous amène face à face avec nos plus grandes difficultés »
La dépression est un syndrome complexe qui peut revêtir différentes manifestations plus ou moins intenses et recouvrir des réalités et des difficultés également très diverses.
Elle prend sa source dans les fragilités des assises psychiques constituées via les expériences précoces, mais également dans les crises et épreuves de vie rencontrées et dans la façon dont elles auront pu être traversées.
Ce sont également les contraintes et le rythme imposés par une société dont les nombreuses exigences coupent l’individu de ses rythmes naturels, qui produisent souffrance et dévitalisation progressive…
La dépression vient mettre un coup d’arrêt et peut devenir l’occasion de remaniements profonds permettant une reprise des processus de croissance et d’évolution.
Estime, confiance en soi
« Je me suis adoré, je me suis détesté… Puis nous avons vieilli ensemble »
Le travail sur l’estime de soi est sans doute au cœur de toute démarche thérapeutique.
L’estime de soi détermine le rapport intime de chacun avec soi-même, le regard et le jugement sur soi-même, parfois inconscients ; l’amour que l’on se porte, et la valeur que l’on s’attribue.
L’affirmation de soi (mes compétences relationnelles) est incluse dans la confiance en soi ( la conscience de mes capacités), elle-même englobée dans l’estime de soi.
La problématique de l’estime de soi se traduit notamment par une inhibition du comportement, avec le sentiment de ne pas être en capacité de réussir ce qui est entrepris, jusqu’à la mise en échec…
Le doute, excessif et constant, est également central; ainsi que des phénomènes d’ auto-évaluations incessantes et en grande partie inconscientes; une dévalorisation importante, avec la présence permanente de ce qu’on nomme le « critique intérieur », ce juge censeur qui porte un regard d’une sévérité extrême. En découle anxiété, depression, addictions…
A la source de cette problématique, l’histoire de vie, la qualité de l’attachement précoce, le discours parental et les injonctions de l’environnement, les expériences négatives, voire les situations traumatiques participent du tableau clinique.
Au travers de l’accompagnement thérapeutique peut se renforcer le Soi/Moi, et s’adoucir le Surmoi, ce fameux critique intérieur tyrannique, afin que le sujet retrouve sa voie/voix en apprenant à se connaitre véritablement et à s’accepter pleinement tel qu’il est.
Épreuves de vie, traumatisme et résilience
« inoubliable ne veut pas dire figé […] dans ce dynamisme de notre histoire, il nous est ainsi donné d’intervenir dans notre passé »
« Tous les chagrins sont supportables si on en fait une histoire »
Le traumatisme est une blessure psychique. Il touche aux frontière de ce qui est supportable, pensable, représentable, éprouvable… pour une personne.
Il est un phénomène de choc émotionnel, qui engage une effraction du psychisme et un débordement de ses défenses. Il détermine des conséquences sur l’ensemble de l’organisation de la personne.
L’expérience en question peut être « aigüe » : évènement brutale, catastrophique, exceptionnel… ou « cumulative », c’est-à-dire qu’il s’agit davantage d’une série de « petits » chocs, de « micro agressions » psychique vécus sur la durée qui entrainent une désorganisation similaire à un trauma évènementiel.
Un vécu traumatique se comporte comme un fait passé qui n’est pas devenu souvenir, et continu à impacter le fonctionnement de la personne dans le présent, créant également peu à peu d’autres symptômes.
Le fait de se taire, de garder pour soi, ou certains discours de l’environnement, peuvent aggraver ou enfermer dans la mémoire traumatique, dans la souffrance.
On ne peut effacer le passé, effacer ce qui est arrivé, mais un remaniement de l’histoire et un travail de reprise et d’intégration des expériences traumatiques est possible dans certaines conditions, au sein d’une relation thérapeutique sur mesure, contenante et sécurisante.
Mal être, anxiété
« Deviens ce que tu es »
Le mal être est une sensation diffuse et désagréable, un malaise dans son existence, une perturbation dans le rapport à soi et aux autres, que la personne peut difficilement nommer et penser. C’est une forme de souffrance intime qui se manifeste de façon très différente d’une personne à l’autre, par la voix du corps (fatigue, insomnie ou hypersomnie, problèmes de concentration, troubles de l’alimentation, somatisations…), au niveau psychique (stress, angoisse voir crise de panique, perte d’estime ou de confiance en soi, craintes vis-à-vis de l’avenir, de l’adversité, sentiment d’être en échec, désenchantement/désillusionnement, irritabilité, idées suicidaires…) et au niveau comportementale (repli sur soi, ruptures, abandon d’activités, refuge dans la consommation de substances ou le comportement addictif, immobilité ou fuite en avant dans l’agir …)
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un vécu douloureux qui perdure et empêche la personne de mener sa vie comme elle le souhaiterait. Une souffrance qui coupe la personne de ses potentialités. Un malaise qui bloque l’expression de la créativité fondamentale du sujet à l’origine de ses croyances, ses projets, ses engagements, ses choix et les actes qu’il pose… En bref qui entrave dans la recherche du sens à donner à la vie, à sa vie, en lien avec la place à trouver dans le socius.
Il s’agit alors précisément de mettre du sens sur ce vécu de non sens ou de perte de sens : qu’il s’agisse de repérer les potentialités, les virtualités d’une personne qui n’ont pas pu être entendues et reconnues; ou de se représenter le conflit interne à l’oeuvre. Il s’agit toujours de retrouver une adéquation entre les pensées, les actes et les ressentis, véritablement entre le sens et l’être.
Féminités, maternités, périnatalités
« La création d’un enfant demeure, en dépit de tous les progrès scientifiques, une aventure hors normes, tissée dans l’étoffe de la vie de chaque femme »
La maternité fait l’objet d’une puissante idéalisation collective, et intemporelle, qui recouvre pourtant une très grande complexité, et un paradoxe: la sacralisation de la « Maternité » au singulier coexiste avec de rudes et violentes mises à l’épreuve au quotidien des « maternités » plurielles, incarnées par des femmes de chair et de sang aux histoires singulières. (H. Parat)
Il y a ainsi des maternités, de multiples façons de vivre le « maternel », et de l’articuler au féminin…
Les questions du désir d’enfant, d’une adoption, d’un parcours PMA, d’une grossesse difficile ou qui tarde à venir; mais également d’un accouchement traumatique, de la période délicate du post-partum, d’un deuil périnatal ou de la parentalité au sens large du terme, peuvent traverser la vie d’une femme et d’un couple.
En cas d’urgence
Si vous rencontrez des symptômes tels que : perceptions ou sensations inhabituelles, physiques ou psychiques, ou encore crise d’angoisse aigüe avec malaise physique important, il pourrait y avoir une cause somatique, potentiellement grave. Consultez sans attendre un médecin ou les services d’urgence.
De même, face à toute situation d’anxiété aigüe, dont vous seriez victime ou témoin, il convient de contacter les services d’urgence, en raison d’un risque possible de passage à l’acte suicidaire.